Quel statut choisir pour un artisan ?
Vous êtes artisan et vous souhaitez vous lancer à votre compte ? Découvrez quels sont les différents statuts adaptés à votre activité.

Pour aller droit à l'essentiel
Vous êtes artisan et vous souhaitez vous lancer à votre compte ? Découvrez quels sont les différents statuts adaptés à votre activité.
Pour aller droit à l'essentiel
Regroupant plus de 250 métiers en France, l’artisan est un statut aux multiples visages. Plus étonnant encore, sur cette communauté d’1,5 millions d’entreprises*, la moitié a fait le choix de créer une entreprise individuelle en 2020. Si “artisan” rime donc avec “indépendant”, il faut aussi choisir le bon statut ! Que vous soyez ébéniste, boulanger, maçon, plombier ou encore chauffeur VTC ... En tant que travailleur indépendant, vous n’avez pas les mêmes besoins. Alors, comment choisir ? Quel statut est le plus adapté à votre métier ? Quel régime fiscal serait idéal ? Quid du "statut" micro-entrepreneur ? Lequel vous protégerait le mieux où vous coûterait le moins cher ? Les experts Blank vous disent tout !
Quand on parle du “statut d’artisan”, il peut y avoir une confusion.
☝️ Il existe en fait deux notions :
Dans cet article, nous allons parler de ces deux statuts et les décrypter ensemble. Objectif : vous aider à faire le choix le plus difficile, celui du statut juridique ! Car si votre métier n’a plus de secret pour vous, la partie “juridique” de votre projet peut devenir un véritable casse-tête.
L’artisan n’est pas un indépendant comme les autres ! Il peut avoir besoin de mieux se protéger pour faire face aux risques liés à son métier, ou d’optimiser ses choix pour mieux gérer ses contraintes de matériel (matières premières, équipements, atelier, local…). Sélectionner la bonne forme juridique est donc crucial pour lui permettre de réussir son projet , dégager une marge suffisante et vivre de sa passion.
🔎 Découvrez aussi l’article de Blank “5 étapes clés pour se lancer en tant qu'artisan”.
Selon la définition de l’Insee, le statut d’artisan regroupe des personnes physiques ou morales qui :
Si vous souhaitez savoir si votre activité relève de l’artisanat, rendez-vous dans cette liste créée par le CFE (Centre de Formalités des Entreprises) qui regroupe plus de 250 métiers.
En outre, la réglementation pour obtenir la qualification d’artisan n’est pas toujours la même car certaines activités sont plus encadrées que d’autres. Certains artisans doivent :
Vous pouvez aussi avoir un double statut ! Si votre activité est à la fois artisanale (vous créez des objets ou réalisez des savoir-faire) et commerciale (vous vendez ces produits finis ou des savoir-faire), vous pouvez demander une double immatriculation auprès de la Chambre des Métiers (CM) ou auprès de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI).
Concernant la notion de “statut juridique” (la forme légale de votre activité), certaines sont plus propices à l’artisanat que d’autres.
Sachez qu’en France, 50% des entreprises artisanales en 2020 (730 150*) étaient des entreprises individuelles. C’est surtout la micro entreprise (un régime de l’entreprise individuelle, et non un statut) qui séduit de plus en plus d’artisans grâce à sa simplicité comptable et ses avantages fiscaux.
Le deuxième statut juridique préféré de l’artisan est la SARL (société à responsabilité limitée), choisie par 27,9%* des artisans en 2016. En troisième position, l’EURL ou entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée qui regroupe 11,8%* des artisans.
Ces chiffres montrent que l’artisan est bien souvent seul à gérer son entreprise ! C’est pourquoi il est crucial de bien s’équiper dès le lancement de votre projet pour vous aider sur certaines tâches techniques (la comptabilité, par exemple) ou pour dégager du temps de travail.
Chez Blank, nos offres de comptes pro en ligne s’adaptent aussi bien aux artisans micro-entrepreneurs (ex auto-entrepreneur) qu’aux petites entreprises ! À partir de 7 € par mois, nos abonnements proposent :
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Pour bien choisir votre statut juridique, commencez par faire une liste qui répond aux questions suivantes :
Les réponses à ces questions devraient vous mettre sur la bonne voie pour mieux comprendre :
Vous souhaitez vous lancer dans l’aventure de l’artisanat seul et être votre propre patron ? En voici les formes les plus communes :
Avantages de la micro entreprise : une comptabilité très allégée, une création gratuite en quelques clics, pas de TVA à facturer. Si vous ne faites pas de chiffre d’affaires, vous n’avez pas besoin de payer d’impôts ou de cotisations sociales. Le cumul est possible avec un poste salarié et la retraite ; il est aussi possible de cumuler avec le statut de demandeur d’emploi, mais vous ne toucherez pas d’aides si vous générez un chiffre d’affaires. C’est le statut juridique parfait pour un artisan seul avec peu de trésorerie, peu de matériel et besoin d’agilité.
Inconvénients de la micro entreprise : vous ne pouvez pas déduire des frais professionnels et des charges de votre chiffre d’affaires, ce qui peut être problématique pour un entrepreneur dans le bâtiment ou un maçon, par exemple. Vous êtes également soumis à des plafonds de chiffre d’affaires que vous ne pouvez pas dépasser pendant plus de deux années consécutives.
Si vous êtes intéressé par le statut d’entrepreneur individuel ou par le régime de la micro entreprise, mais que vous souhaitez aussi protéger votre patrimoine, vous pouvez faire une déclaration d’insaisissabilité auprès d’un notaire. Dans tous les cas, sachez que votre résidence principale est insaisissable, même en cas de défaillance.
Avantages : la “responsabilité limitée”. Cela veut dire que vos biens personnels sont protégés en cas de faillite. Vous pouvez aussi vous verser un salaire chaque mois. Elle engendre peu de frais de création, mais vous devez prévoir des frais d’immatriculation en fonction de votre activité (entre 250 et 1 000 €). Contrairement à la micro entreprise, vous n’avez pas de plafond de chiffre d’affaires, vous êtes soumis à la TVA et vous pouvez déduire vos charges. Sauf si vous choisissez de cumuler EIRL et micro entreprise !
Le cumul EIRL et micro entreprise est une excellente option pour un artisan ! Il peut ainsi profiter du régime simplifié (comptabilité simple, fiscalité avantageuse) tout en protégeant son patrimoine.
Inconvénients : elle n'est pas une société, mais demande quand même plus de formalités administratives que la micro entreprise (vous devez faire une déclaration d’affectation du patrimoine et l’actualiser tous les ans).
Avantages : la “responsabilité limitée”, qui offre une grande sécurité tout en étant son propre patron. L’entrepreneur devient “gérant”, avec la possibilité de basculer en SARL si l’activité grossit.
Inconvénients : comme toutes les sociétés, elle nécessite plus de formalisme (plus longue à créer, comptabilité plus lourde, etc.)
Avantages : vous bénéficiez des avantages du régime salarié, avec une meilleure protection sociale. Pas de plafond de chiffre d’affaires, vous pouvez déduire vos charges, et votre responsabilité est limitée. Si vous souhaitez grandir et accueillir de nouveaux associés, l’évolution vers le statut de SAS (société par actions simplifiée) est simplifiée.
Inconvénient : il s’agit d’une société et non d’une entreprise individuelle ! Vous devez donc respecter les formalités administratives pour la création des statuts, émettre un procès-verbal pour chaque décisions et tenir une comptabilité classique.
Si vous vous lancez à plusieurs, il est normal que votre société soit plus encadrée ! Les formes juridiques pluripersonnelles prévoient de gérer tout un collectif d’associés. Idéal pour les artisans du bâtiment, les professionnels travaillant en atelier, etc.
Avantages : comme en SASU, vous pouvez choisir entre le régime fiscal de l’imposition sur l’impôt sur le revenu (IR) ou de l’impôt sur les sociétés (IS). Contrairement à la SARL, la SAS peut accueillir un nombre illimité d’associés. Elle est aussi plus ouverte aux actionnaires et investisseurs et beaucoup plus flexible qu’une SARL car ses statuts sont “librement déterminés” par les associés. Cela veut dire que son fonctionnement est moins encadré par la loi.
Inconvénients : comme toutes les sociétés, ses formalités sont plus lourdes, et sa comptabilité aussi. Contrairement à la SARL, sa couverture sociale est moins bonne. Son fonctionnement est aussi plus libre qu'une SARL et doit être déterminé au moment de la rédaction des statuts ; en contrepartie de cette liberté, vous devez passer plus de temps à réfléchir et organiser ce fonctionnement.
Avantages : comme l’EURL, la SARL protège votre patrimoine. Elle offre également une image très professionnelle, idéale pour rassurer des clients ou des fournisseurs. En SARL, vous avez le choix entre l’impôt sur les revenus (IR) ou l’impôt sur les sociétés (IS). À l’instar de la SAS, elle permet de faire entrer facilement le conjoint du gérant.
Inconvénients : en contrepartie de sa stabilité, le fonctionnement de la SARL est très encadré par la loi. La responsabilité de chaque associé est proportionnelle à son investissement dans l’entreprise. La SARL est limitée à un maximum de 100 associés et, comme toutes les sociétés, elle nécessite une comptabilité rigoureuse.
Fini le bachotage : vous êtes arrivé au bout de cet article 💪 ! Vous savez tout : ce que veut dire le statut d’artisan, comment bien le choisir et les différentes options possibles. Alors, prêt à attaquer ?
*Source : Étude réalisée par la Direction Générale des Entreprises en 2018
**Source : artisan.fr