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Salaire auto-entrepreneur : comment le définir

Salaire auto-entrepreneur : comment le définir ?

Devenir auto-entrepreneur, c'est le top. Mais, quand il s'agit de fixer son salaire, ça se corse.

C’est clair, vous avez la liberté de fixer le salaire que vous voulez, mais attention : liberté rime ici avec responsabilité. Celle de jongler habilement entre charges, cotisations et autres impôts.

Penser tarif, c'est aussi savoir jongler avec les coûts pro, la volatilité des revenus et les spécificités du statut de micro-entrepreneur. Il s'agit de connaître son marché pour trouver le bon équilibre, celui qui vous permettra de rester compétitif tout en étant rémunéré à votre juste valeur.

Cet article est là pour vous offrir des pistes de réflexion et des informations clés pour ajuster votre salaire à vos besoins et à ceux de votre auto-entreprise.

1. Comprendre le salaire d'un auto-entrepreneur

On fait le point sur le revenu d'un auto-entrepreneur. Ici, "salaire" n'équivaut pas à ce qu'on trouve dans un contrat de travail traditionnel. C'est plutôt ce qui reste en poche après avoir payé les charges, cotisations et impôts sur ce que rapporte l'activité.

Contrairement à une croyance répandue, le chiffre d'affaires d'un auto-entrepreneur ne représente pas directement ses gains. Le revenu réel est le résultat du chiffre d'affaires moins les charges, qui incluent les coûts (matières premières, outils, loyers, et autres dépenses…).

Les charges obligatoires en micro-entreprise

Avoir une vision claire de vos charges est essentiel pour déterminer votre rémunération nette en tant qu'auto-entrepreneur. Alors pour ce faire, on vous présente tous les éléments que vous devez déduire de votre chiffre d’affaires :

Dépenses de fonctionnement et de développement

Ces coûts sont les investissements et dépenses qui assurent le bon fonctionnement de votre business. Incluez ici toutes vos charges régulières de fonctionnement : les coûts de location des locaux, les abonnements à des services ou logiciels, les assurances auto-entrepreneurs, l'achat de marchandises ou de matières premières, la location d’un TPE, etc.

Cotisations Sociales

En tant qu'auto-entrepreneur, vous devez payer des cotisations sociales qui sont calculées en fonction de votre chiffre d'affaires. Le taux appliqué varie selon la nature de votre activité :

  • 12,3 % pour la vente de marchandises
  • 21,2 % pour les prestations de services artisanales et commerciales (BIC)
  • 21,1 % pour les professions libérales classiques (BNC)
  • 21,2 % pour les professions libérales réglementées affiliées à la CIPAV

Ces cotisations peuvent être payées mensuellement ou trimestriellement : c’est  vous qui choisissez.

<div class="emphase-rt search">Bon à savoir :<BR/>si vous respectez certaines conditions, vous pouvez bénéficier de L'Aide à la création ou à la reprise d'une entreprise (Acre). C’est un dispositif qui permet de bénéficier d'une exonération de cotisations sociales la première année. Profitez-en !</div>

Contribution à la Formation Professionnelle (CFP)

La Contribution à la Formation professionnelle (CFP) est une participation des employeurs au financement des actions de formation continue du personnel et des demandeurs d’emploi. Elle est aussi obligatoire et correspond à un pourcentage de votre chiffre d’affaires :

  • 0,1 % du CA pour les commerçants
  • 0,2 % pour les professionnels libéraux et prestations de services
  • 0,3 % pour les artisans

Les impôts en auto-entreprise

L'auto-entreprise est sujette à trois types d'impôts : l'impôt sur le revenu, la TVA, et la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE).

1. Impôt sur le Revenu

Tous les micro-entrepreneurs sont soumis à l'impôt sur le revenu

Il est calculé de la même façon que pour les salariés ! Sauf que pour les auto-entrepreneurs, ce calcul est basé sur leur chiffre d’affaires

En gros, le montant fait l'objet d'un abattement forfaitaire pour déterminer le bénéfice imposable selon le barème progressif de l'impôt sur le revenu :

  • 71 % pour les activités de ventes
  • 50 % pour les activités de prestations de services BIC
  • 34 % pour les activités de prestations de services BNC et les activités libérales
En option : le versement libératoire de l’impôt 

Le statut de la micro-entreprise permet d’opter pour le versement libératoire de l’impôt.

C’est un dispositif qui permet de régler l’impôt sur le revenu et les cotisations sociales en un seul paiement

En d’autres termes, si vous choisissez le versement libératoire de l’impôt, il vous suffira d’une seule démarche pour payer à la fois les cotisations sociales et l’impôt sur le revenu. Pratique !

Les taux du versement libératoire de l’impôt sont aussi calculés selon un pourcentage du chiffre d’affaires et la nature de l'activité :

  • 1 % pour les ventes et prestations d’hébergement ;
  • 1.7 % pour les services BIC ;
  • 2.2 % pour les services BNC.

👉 Indépendamment du choix de prélèvement, les auto-entrepreneurs ont l’obligation de déclarer leurs revenus via le formulaire n° 2042-C-PRO.

2. Impôts Locaux : la CFE

La Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) est un impôt local dû par tous les entrepreneurs en France, et les micro-entrepreneurs n’échappent pas à cette règle.

Cette taxe se base sur la valeur locative foncière des biens affectés à votre entreprise. (bureau, lieu de vente, lieu de stockage, magasin) ou encore des terrains qui sont destinés à un usage professionnel.

Comment la calculer ? On vous explique tout ici !

Bonne nouvelle : si vous comptez créer votre entreprise en 2024, vous bénéficiez d’une exonération totale de la CFE la première année.

3. Impôt sur la consommation : la TVA

Les auto-entrepreneurs bénéficient de la franchise en base de TVA, ce qui leur permet d’être exonérés de TVA à condition de ne pas dépasser les seuils de chiffre d’affaires suivants : 

  • 36 800 € pour les artisans et professions libérales ;
  • 91 900 € pour les commerçants.

2. Comment définir son salaire en tant qu’auto-entrepreneur ? 

Lorsqu’on est auto-entrepreneur, la flexibilité règne, y compris sur la question du salaire.

Rien n’est imposé : c'est vous qui tenez les rênes et décidez de votre rémunération. Cependant, une approche éclairée vous guidera : pensez à soustraire d'abord les charges incontournables, qu’elles soient pro ou perso (cotisations, frais fixes, loyer, etc) avant de déterminer votre salaire. 

En moyenne, dites-vous que ces dépenses représentent environ un tiers de votre chiffre d'affaires. Ici, une gestion financière rigoureuse doit être de mise pour éviter toute mauvaise surprise.

👉 Vous avez l’obligation d’ouvrir un compte pro auto-entrepreneur pour votre activité si vous dépassez le seuil de 10 000 € de chiffre d’affaires annuel pendant deux années consécutives. Mais pour une meilleure gestion de vos dépenses, nous vous conseillons d’ouvrir un compte pro dès la création de votre micro-entreprise.

Quand et comment se verser un salaire en tant qu’auto-entrepreneur ?

Voici quelques conseils pratiques à prendre en compte avant de vous verser un salaire : 

  • Estimation et versement : pour définir votre rémunération, commencez par évaluer vos dépenses persos et pros, sans oublier les cotisations et autres charges 

Par exemple, pour viser un revenu net de 2000 € par mois, un prestataire de services libéral qui a opté pour le versement libératoire de l’impôt devra générer au moins 2472 € de CA.

  • Méthodes de versement : si vous avez séparé vos comptes pro et perso, transférez simplement l'argent nécessaire. Cette opération est flexible, sans exigence de fiche de paie. Le "salaire" vient donc directement des profits, en gardant en tête les prélèvements obligatoires lors du calcul
  • Le bon moment pour se verser un salaire : il n'y a pas de règle stricte, mais il est sage d'attendre que votre tréso soit assez robuste pour couvrir vos frais et les imprévus. Nous recommandons d’avoir l'équivalent de trois mois de CA en réserve avant de se rémunérer

Salaire auto-entrepreneurs : les limites du régime

Votre salaire en tant qu’auto-entrepreneur n’est pas illimité. La raison ? Le statut de la micro-entreprise est plafonné à certains seuils de chiffre d’affaires à ne pas dépasser. En 2024, ces seuils sont fixés à : 

  • 188.700 € de pour les activités commerciales et les activités d'hébergement 
  • 77.700 € pour les activités et les prestations de service

Si vous excédez ces seuils, il faudra procéder à la fermeture de votre micro-entreprise pour changer de statut.

👉 Le saviez-vous ? bientôt, toutes les entreprises en France, y compris les auto-entrepreneurs, auront l'obligation d'émettre et de recevoir des factures électroniques. Initialement prévu le 1er juillet 2024, ce changement a été reporté et s'appliquera progressivement à partir du 1er septembre 2026. Autant s’y mettre dès maintenant !

Cas particulier : cotisation insuffisante pour la retraite

Bien qu’aucune loi ne soit imposée sur le versement de votre salaire, il existe tout de même une situation spécifique dans laquelle vous pourriez devoir le faire. Il s’agit de la retraite micro-entrepreneur.

En gros, si vous n'avez pas suffisamment cotisé ou réalisé le nombre de semestres nécessaires pour valider votre retraite, vous avez l’obligation de vous verser un salaire minimum correspondant à 150 fois le SMIC horaire (11,65 € en 2024).

3. Combien touche un auto-entrepreneur en moyenne ? 

Le revenu d'un auto-entrepreneur en France varie considérablement en fonction de plusieurs facteurs, tels que le secteur d'activité, le volume de travail ou encore la gestion des coûts. 

De plus, les abattements fiscaux applicables et les taux de cotisations sociales diffèrent par secteur et influencent directement le revenu net de l'auto-entrepreneur.

Selon une étude de l'INSEE, le revenu moyen d'un auto-entrepreneur était de 590 € par mois en 2019. 

Il est à noter que ce montant représente une activité d'appoint pour beaucoup d’auto-entrepreneurs puisque 29 % des auto-entrepreneurs cumulent leur activité avec un emploi salarié, ce qui porte leur revenu moyen combiné à environ 2 280 € par mois en 2019.

<div class="emphase-rt search">Bon à savoir :<br/>Le cumul micro-entreprise salarié est possible sous réserve de respecter certaines conditions. Vous devez vous assurer que votre contrat de travail n'inclut pas de clause d'exclusivité et que votre activité de micro-entrepreneur n'entre pas en concurrence avec celle de votre employeur. Ce cumul permet de diversifier vos sources de revenus et d'acquérir de nouvelles compétences, tout en bénéficiant de la sécurité d'un salaire fixe.</div>

Conclusion

Se verser un bon salaire en tant qu'auto-entrepreneur est un défi en soi, mais aussi une grande satisfaction

Grâce aux conseils et aux informations clés partagés dans cet article, vous disposez désormais d’une bonne compréhension du salaire de l’auto-entrepreneur et des outils nécessaires pour naviguer avec assurance dans cette démarche. 

Se lancer en tant que son propre patron offre une liberté inégalée, et avec la bonne stratégie, vous pouvez non seulement assurer la pérennité de votre activité, mais également prospérer

Quoi qu’il en soit, Blank est là pour vous accompagner dans chaque étape de votre parcours. Rappelez-vous : nous croyons que vous méritez de réussir, et chaque décision que vous prenez aujourd'hui vous rapproche de cet objectif. Alors, prenez le contrôle, et façonnez l'avenir de votre auto-entreprise !

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